CONSULTATION
Le psychanalyste reçoit toute personne souhaitant parler de ses difficultés à vivre. Il soutient la parole où se déploient les processus inconscients dans ce qui se répète: questions qui se posent sur la place dans la famille, dans la société, au travail, dans le couple, dans la vie amoureuse et sexuelle, dans les troubles psychosomatiques, les symptômes, l'angoisse... Son travail consiste à permettre à la parole de se dérouler aussi librement que possible ce qui produit des changements. Le travail peut tenir sur quelques entretiens ou ouvrir sur un suivi régulier au long cours, chaque situation étant unique.
Il se différencie de toute autre prise en charge "psy" par le fait qu'il postule l'existence de l'inconscient. Freud a appelé l’inconscient "l'autre scène" et lui a fait dire que le "Moi n'est pas maître chez lui". C'est pourquoi le psychanalyste donne généralement peu de conseils, pour permettre à cet espace de s'ouvrir et au sujet de s'approprier son histoire et de s'orienter selon son désir singulier.
Hormis les demandes de consultation, des contrôles et accompagnement professionnels individuels ou en petits groupes sont possibles au cabinet.
Parcours
J'ai une formation de psychologue clinicienne, diplômée de l'Université de Rouen, j'ai travaillé auprès des tribunaux en tant qu'expert puis en institution auprès d'enfants et de familles durant une dizaine d'année. Je continue l'étude des textes dans des petits groupes de pairs. J'ai été membre de l'Association Lacanienne Internationale pendant six années, et je privilégie aujourd'hui le compagnonnage auprès de collègues d'appartenance diverses, et je suis membre de l'@psychanalyse Montpellier. J'anime des formations, et conduis des supervisions d'équipe en travail social depuis 2005 et j'ai fondé un organisme de formation, ACPI. J'ai organisé sur Arles depuis 2007 des colloques, journées d'étude, rencontres-débats, forums sur les thèmes psychanalyse et monde contemporain, grâce à l'implication d'un collectif de soignants, travailleurs sociaux arlésiens, et de conférenciers chercheurs en sciences humaines et psychanalystes de différentes obédiences. J'ai conduit des expérimentations de dispositifs cliniques créatifs, des ateliers d'écriture qui se sont tenus pendant quatre ans ont donné lieu à une publication collective que j'ai dirigé, Écrire la clinique, une lumière Noire, paru en janvier 2020 aux éditions l'Harmattan, préfacé par Joseph Rouzel. Les travaux du collectif ACPI sont accessibles sur le site www.atelierscliniques-arles.fr. Mes textes sont pour partie accessibles dans la page Écrits.
Pour autant, quel que soit le cheminement personnel, universitaire ou les engagements dans les cercles de travail entre pairs, la supervision individuelle, on ne devient psychanalyste que lorsque un sujet en fait la demande. La psychanalyse s'invente et se réinvente au un par un dans la rencontre toujours singulière, qui depuis Freud est nommé transfert.
Quelques citations qui résonnent à ma pratique
Quand seuls restent les mots, Albert Nguyen, éditions Stilus
L'analyste vif, sur le vif, au contraire du somnolent, se laisse porter sur le mode taoïste (autrement dit celui qui ne va pas à contre-courant), en éveil, attentif aux variations, aux intonations, aux sons et aux intervalles de silence. L'analyste ne pense pas, il dé-pense, il laisse aller le chant qui fait musique. Sous les paroles, il entend le chant et les fausses notes de la mélodie. Le temps de la séance et le dialogue créent la bulle où vont émerger la surprise et les à-coups, jusqu'à, comme disait Rabelais, réanimer les paroles gelées, en l’occurrence les mots gelés.
Ailleurs, pratique de la psychanalyse, Joseph Rouzel, éditions Le Retrait
La psychanalyse est ailleurs, toujours ailleurs. Elle relève de l’effort de chaque praticien pour supporter, à partir de sa propre expérience dans le secret de la cure, la rencontre avec le réel de l’inconscient, chez autrui. C’est du terme de transfert que Freud désigne ce processus. La psychanalyse se fait passe-muraille et passager clandestin d’un navire capitaliste en perdition.
Féminin, maternel, couples, la valse à trois temps d'une psychanalyste, Danielle Bastien, Erès.
« Et c'est un exercice de patience, car comme me le disait un collègue, les patients, c'est nous, les analystes, qui patientons encore et toujours pour qu'un sujet allégé, vivant et désirant advienne. Winnicott écrivait déjà : « Si nous pouvons attendre, le patient parviendra à comprendre de manière créative et avec un plaisir intense que la vie est en elle-même une thérapie qui a du sens » L'écriture parfois viendra tisser les mailles du filet de la patience, quand on la perd, quand elle nous quitte, nous laisse en rade avant que nous la retrouvions et devenions analyste. Ces temps d'écrits d'entre-deux-temps d'analyse deviendront par moment la trame d'un livre qui s'écrit sans que nous le sachions, presque à notre insu ».